VTC et Taxis : Deux acteurs majeurs du transport privé en France

Plus connues sous l’acronyme VTC, les Voitures de Transport avec Chauffeur se sont largement démocratisées en France ces dernières années. L’Article L 3122-1 du Code des transports en France, définit les VTC comme étant des exploitants qui mettent à disposition de leurs clients, une ou plusieurs VTC dans des conditions fixées à l’avance entre les différentes parties. Anciennement connu sous l’appellation d’Exploitation de voitures de tourisme avec chauffeur, ce segment d’activité a changé de nom en France, en 2014. En effet, les Voitures de Transport avec Chauffeur proposent les mêmes services que les taxis. Elles permettent aux individus de se rendre d’un point A à un point B, à bord d’un véhicule conduit par un chauffeur. Les seules différences entre le service des taxis et celui proposé par les VTC étant la qualité de l’expérience utilisateur, le statut du chauffeur, le tarif de la prestation et le niveau de confort offert. Dans cet article, on vous propose un focus sur le marché des VTC et taxis en France de manière générale et en Ile de France en particulier.

Les VTC : un service très récent en Ile de France

En Ile de France mais aussi sur toute l’étendue du territoire Français, les VTC constituent une filière assez récente. Pour rappel, c’est à partir de la fin de l’année 2011 que les premières plateformes de mise en contact entre clients et chauffeurs VTC ont vu le jour en France. C’est d’ailleurs Uber, la société américaine spécialisée dans les services de transport, qui a été la première à s’implanter sur ce marché, avec sa filiale Uber France.

Par la suite, d’autres services plus ou moins performants les uns que les autres, ont fait leur entrée sur le marché. Et fallait s’y attendre, le développement de la filière VTC en France a contribué à bouleverser le marché des transports. Les taxis qui étaient jusque-là, en situation de monopole en ile de france et dans tout le pays, ont été obligés de faire face à une attaque frontale de la part des plateformes VTC.

D’ailleurs, le service de VTC en Ile de France est promis à un bel avenir et présente de très belles perspectives de croissance pour les prochaines années. En 2019, la croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires estimé pour la filière VTC était de plus de 85%.

La structure du marché des VTC et taxis en France

Dans toutes les régions de France, le secteur des VTC et Taxis connaît une segmentation faite en fonction de la catégorie professionnelle et du statut professionnel.

Pour ce qui est de la catégorie professionnelle, on retrouve :

Les taxis : Ils sont tenus d’obtenir une autorisation de stationnement dans le cadre de l’exercice de leur activité.
Les Véhicules de Transport avec Chauffeur : contrairement aux taxis qui peuvent être hélés dans la rue, les VTC ne font leurs courses que sur réservation. Les clients doivent alors passer leur commande en ligne et par la suite, un véhicule avec chauffeur sera mis à leur disposition en fonction des délais qu’ils ont demandé.
Les motos-taxis : ils sont aussi acteurs du marché des transports en France. Pour exercer leur activité en toute légalité, les chauffeurs de motos taxi doivent détenir un certificat de capacité professionnelle. En sus, ils doivent justifier d’une expérience concrète en conduite de deux roues datant d’au moins 3 années.

Le marché des taxis et VTC en France est aussi organisé en fonction des différents statuts professionnels que l’on y retrouve :

Les artisans-taxi : les artisans-taxi sont souvent propriétaires de leur voiture. Ils sont donc indépendants et travaillent à leur compte et sont détenteurs d’une licence de travail.
Les locataires gérants : Cette catégorie professionnelle regroupe les taxis qui louent leur voiture auprès des sociétés de taxis Ces véhicules loués sont déjà équipés et associés à une licence. Les locataires gérants sont considérés eux aussi comme des travailleurs indépendants.
Les salariés : En France, certains taxis ne sont pas indépendants mais travaillent plutôt pour le compte d’une entreprise qui les emploie. Ces salariés perçoivent en moyenne 30% de la recette effectuée en plus de leur revenu fixe quotidien et des pourboires.

On distingue aussi les taxis actionnaires qui sont propriétaires de leur véhicule mais qui possèdent aussi des parts dans une entreprise qui leur fournit en contrepartie une licence.

Les grands chiffres du marché des VTC en France

Le marché des VTC est en pleine expansion en Ile de France. Les statistiques montrent que ce secteur a de beaux jours devant lui. Même si les VTC ont été touchées par l’épidémie du covid (Baisse de 25% de leur CA en 2020) et les restrictions sanitaires qui ont été adoptées, ce secteur a pu se relever grâce à l’assouplissement des mesures restrictives et à l’évolution de la situation sanitaire en France. Ce rebond d’activité a permis aux entreprises spécialisées dans le VTC en France, d’améliorer leur Chiffre d’affaires en 2021 et de compenser les pertes enregistrées en 2020 du fait de la pandémie.

4,2 milliards de CA pour les entreprises de Voitures avec Chauffeur en France

Un récent rapport sur les chiffres clés du secteur des transports, publié par le Commissariat général au développement durable, a révélé que le nombre d’entreprises de VTC en France est en constante évolution. Aussi, le chiffre d’affaires des sociétés de VTC connaît une hausse de plus de 13% en 2021, soit un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros. Il convient par ailleurs de noter que le marché des VTC est surtout développé en Ile de France et en région parisienne. Ces deux régions concentrent à elles seules plus de 70% de VTC. Sur les 47500 conducteurs de VTC répertoriés en France, 28350 d’entre eux officient en Ile de France.

Un salaire moyen de 1390 euros pour les chauffeurs de VTC indépendants.

Plus de 71 660 travailleurs indépendants évoluent dans le secteur du transport en France. Parmi ceux-ci, 52% exercent une activité de taxi ou de VTC. Le salaire moyen de ces travailleurs non-salariés du secteur du VTC en France est de 1 390 euros par mois.

47 500 Chauffeurs de VTC en france

Ces dernières années, le nombre de chauffeurs VTC en France a connu un véritable boom. C’est surtout entre 2016 et 2018 que la plus grosse augmentation a été notée dans la filière VTC. Ainsi, de 13500 VTC enregistrés en 2015 sur le territoire français, on en comptait 47500 en 2020. Le nombre de chauffeurs VTC en France a donc triplé en seulement 5 ans. Cela témoigne de la dynamique du secteur et de l’engouement de la clientèle française pour ce type de transport. Il faut noter que pour les chauffeurs qui exercent en individuel, ils ont le devoir de se formaliser. Pour ce faire, ils ont le choix entre les entités juridiques suivantes :

EI (Entrepreneur Individuel) ;
les EIRL (Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée)
les EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Et les SASU (Société par Action Simplifiée Unipersonnelle).

La tranche d’âge 25-35 ans : les principaux clients de la filière VTC

Une étude réalisée par Médiamétrie, société française spécialisée dans la mesure d’audience, a révélé que les principaux clients des VTC en France sont les jeunes de la tranche 25-35 ans. Ainsi, les personnes appartenant à cette tranche sont 2,5 fois plus nombreuses à recourir aux VTC que le reste de la population en France. La même étude fait relever que les individus de la tranche 15-24 constituent aussi une part de marché non négligeable pour les VTC.

Qu’est ce que les VTC proposent de plus par rapport aux taxis ?

Concrètement, les VTC offrent le même type de service que les taxis. Ils constituent une solution de transport mais qui offre des services personnalisés à ses clients. Ces derniers doivent faire une réservation à l’avance. Ce qui permet au chauffeur de connaître leur trajet et de leur fournir un tarif conséquent.

En optant pour un VTC, vous connaissez déjà le prix de votre course, avant même de monter dans la voiture. Il n’y a donc pas de risque de payer plus que le nécessaire et c’est cette transparence au niveau des VTC que les gens préfèrent. Ce qui séduit aussi les clients, c’est le niveau de confort et les nombreux services personnalisés qu’offrent les VTC. A bord de ces véhicules, les consommateurs ont la chance de se déplacer avec une belle voiture de luxe. Ils ont l’impression de rouler avec leur propre véhicule individuel et leur chauffeur privé.

Parmi les prestations supplémentaires offertes par les VTC, il y a la possibilité de bénéficier d’une bouteille d’eau, de feuilleter des magazines et l’accès au wifi en voiture entre autres. Pour régler les frais de transport, les clients des VTC n’ont pas besoin de payer en liquide. Le paiement peut s’effectuer par carte bancaire ou par virement bancaire. De plus, les sociétés VTC n’imposent aucun tarif additif ni frais d’approche sur les paiements.

Un autre avantage supplémentaire des VTC, c’est que les prix des trajets, notamment sur les longues distances, sont beaucoup moins élevés que ceux d’un taxi classique.

Même si les VTC offrent quelques avantages supplémentaires par rapport aux taxis, ceux-ci ne sont pas encore près de disparaître.

Quelles réglementations pour les VTC en France ?

Si les VTC avaient fait leur entrée sur un marché français, où il n’existait quasiment pas de législation en rapport avec leur service, ils se sont vus rattraper par les nouvelles lois prises pour réglementer la filière. En effet, pour réguler le marché des transports publics particuliers de personnes (T3P) en France, une législation dénommée « loi Grandguillaume » a été adoptée en 2016.

Cette loi a mis en place de nouvelles dispositions auxquelles doivent se conformer tous les acteurs du transport public particulier de personnes dont les VTC. La loi GrandGuillaume exige de toutes les plateformes VTC, de s’assurer que tous leurs chauffeurs disposent d’un permis de conduire adapté au véhicule exploité, d’une carte professionnelle, d’un justificatif d’assurance associé au véhicule et d’une assurance de responsabilité civile professionnelle.

Malgré l’adoption de cette loi, le secteur du VTC en Ile de France enregistre encore d’importantes fraudes. Selon les données de la préfecture de police, près de 3 000 infractions ont été notées en 2019. Les objets de ces infractions portaient surtout sur l’utilisation d’une fausse carte professionnelle ou l’usage par un chauffeur d’une carte dont il n’est pas le titulaire.